L’apprentissage par les émotions : peurs, frustration, colère, et autres cadeaux. Ou comment les ressentis sont nos meilleurs amis !

fleur blanche etoileQu’est-ce qu’une peur ? Est-ce quelque chose de terrible, d’effrayant, d’insurmontable, d’angoissant ? Ou ne serait-ce pas plutôt quelque chose de merveilleux, de magique, de transcendant… Comment savoir sur quoi travailler, quoi apprendre, dans quoi mettre son énergie dans la vie ?

Et si on apprenait à travailler sur nos peurs, à les regarder en face, à leur donner de l’amour, de la joie, mais surtout de l’attention. Donner de l’attention à une peur, c’est lui permettre de nous parler, de s’exprimer, et c’est lui permettre de se transcender. Bref, de nous offrir ce beau cadeau qu’elle est censée nous apporter. Quel merveilleux guide dans ce monde ou règne la confusion.

Travailler sur ses peurs est primordial pour se connaître. D’autres l’ont écrit avant moi et en parlent avec plus d’éloquence : on peut passer de Krishnamurti à Eckart Tolle en passant par Laurent Dureau et quelques chanteurs bien inspirés. Tout ça pour résumer et dire : une peur c’est bien, je suis content d’avoir trouvé une nouvelle peur, je l’accepte et j’en ris !

Autrefois, j’avais peur de mettre ma tête sous l’eau. Au début, en entendant «affronter ses peurs» je comprenais «les regarder, les identifier, et leur dire gentiment c’est bien maintenant je vous ai vues, vous ne me faites plus peur, au revoir et bonne journée !» Ce qui se passait était la chose suivante : allez, un coup de balai de plus sous le tapis… Et quelques temps plus tard elles resurgissaient, encore plus fortes, plus présentes.

Il n’y qu’en cherchant à résoudre ma peur de l’eau que j’ai compris que cela ne fonctionnait pas comme cela. Je me suis donc assis face à l’eau et j’ai écouté en moi, en cherchant à comprendre non pas d’ou venait ce sentiment, mais pourquoi il était là ? Pourquoi avait-on mis sur ma route le fait que j’avais peur de l’eau ? Qu’avais-je à apprendre de l’eau ? J’ai appris à dépasser mes peurs. Pas mal comme cadeau ! Pour apprendre à mettre la tête sous l’eau, mes guides ont été malins…Ils ont mis sur mon chemin l’oncle d’une personne avec qui je travaillais, qui avait une école de plongée. Du coup en partageant mes peurs avec cette nouvelle amie, j’ai décidé de faire un baptême et j’ai découvert ce merveilleux monde sous-marin plein de couleurs, de poissons, un univers tellement différent et tellement silencieux.

Ce fut pour moi un déclic de comment travailler avec les peurs, non pas en les affrontant bêtement, mais en comprenant d’ou venaient cette peur à l’approche de l’eau, d’ou venait mon appréhension du contact avec l’eau, pourquoi j’avais si peur de nager là ou je n’avais plus pieds…

Trouver la peur, comprendre la peur, lui envoyer de l’amour et de l’attention afin qu’elle puisse s’exprimer et nous délivrer le beau message qu’elle a à nous apporter. Il y a bien d’autres exemples, mais comme toute expérience est bonne à prendre, merci les peurs d’être là pour nous guider !
Et la frustration alors…?

Qu’est-ce que la frustration peut bien avoir à enseigner ? Je me suis récemment rendu compte d’un schéma récurrent que je n’avais jamais identifié, ne voyant jusqu’alors pas spécialement de points communs dans les situations concernées. C’est en racontant une suite d’évènements qui m’étaient arrivés et surtout en riant de l’état émotionnel dans lequel cela me mettait (je me rendais bien compte que je parlais plus fort, de façon plus vive, comme sur la défensive, en essayant de faire rire les personnes à qui je racontais cela pour ne pas montrer à quel point cela me touchait intérieurement, même pas à moi-même, et espérant presque les voir prendre partie ce qui n’avait pas de sens) que j’ai pu prendre conscience de ce qui se passait en moi.

En repassant la scène dans ma tête ensuite, j’ai pu «observer» avec plus de recul les changements que j’avais vu se produire en moi. Et en les ressentant de nouveau quelle surprise de me rendre compte que j’avais déjà vécu des sensations exactement similaires dans d’autres situations ! Ah, la magie du cerveau qui produit les mêmes réactions que l’on vive quelque chose «dans le présent» ou que l’on fasse jouer son imagination ou sa mémoire…

Et voici ce qui s’est passé dans ma tête une fois que j’ai accepté de regarder ce que je ressentais en face : «tu ne t’es pas sentie respectée, tu t’es sentie manipulée, donc ça crée différents sentiments en toi. Tu as identifié l’injustice qui n’est pas à sous-estimer, et surtout de la colère même si tu n’en avais pas du tout l’impression au premier abord. Logique puisque en effet elle n’était pas exprimée puisque dans ton éducation contre quoi l’exprimer ? Tu n’as pas «appris» à être en colère contre quelqu’un, c’était plutôt le modèle inverse, une sorte de tabou, de comportement à bannir, à éviter à tout prix. Ce qui a ses avantages mais maintenant que tu as bien appris ta leçon comme on te l’a montré, que se passe-t-il ?» A force de travailler sur les émotions il m’a été facile de trouver la réponse : rejet d’une émotion, et hop elle revient sous une autre forme…

J’ai donc compris, après tant d’années, que ce que je sentais était de la frustration, et que ce n’est souvent qu’une forme réprimée de colère. Du coup je l’ai jusqu’ici exprimée comme je le pouvais, sans parvenir à l’accueillir faute de la reconnaître sous son masque. Résultat ça montait en moi à chaque fois que je me remémorais un évènement déclencheur (ou que je le racontais) et ça augmentait la pression en moi d’un cran alors que ça «aurait du» (dans mon esprit) la diminuer jusqu’à ce que ça passe, comme on dit…

Heureusement j’ai récemment lu des textes expliquant bien qu’une émotion, un «défaut», une peur ou toute ces belles choses qui nous mettent des pancartes sous le nez «c’est par là qu’il faut travailler, c’est là qu’il y a une richesse cachée», ne se géreront jamais directement en les rejetant ou en en blablatant (c’est à dire en se tournant vers l’extérieur au lieu d’être à l’écoute de l’intérieur où sont toutes les réponses)… Il faut ainsi aller chercher au fond de soi, observer, voir les changements que cela produit en soi – attitude, comportement, schéma corporel, émotions associées, tout ce qui se passe sur tous les plans – jusqu’à pouvoir identifier ce sentiment, cette émotion, lui donner une forme, pouvoir l’associer à une image par exemple pour ceux qui fonctionnent en mode visuel…

La première partie d’identification de l’émotion «non appropriée» (de par sa force de réaction, sa démesure, sa récurrence hors de contrôle) ayant été effectuée, la prochaine fois je devrais pouvoir la voir surgir, la voir agir, et l’accueillir.

Je commence à comprendre enfin comment ça marche : si on l’accueille au lieu de la rejeter, automatiquement elle reçoit de l’amour et se fait plus douce. Là elle peut nous confier ses secrets si nous l’écoutons, pourquoi elle est là, éventuellement d’où elle vient si c’est nécessaire pour notre compréhension et notre avancement, et peut-être même a-t-on la chance d’avoir une idée de ce en quoi elle peut se transformer (un «défaut» cachant TOUJOURS une qualité) – ou pas, ça dépend de ce dont on a besoin pour avancer…

Ainsi on peut étendre l’idée à : qu’est-ce que l’émotion ? Faut il qu’elle soit forcément «bonne» ou «mauvaise» ? Pourquoi ne serait-elle pas toujours bonne ? Ca change de point de vue n’est-ce pas ?

Une fois compris le fonctionnement général, inutile de s’amuser à décrire ici tout le panel d’émotions humaines, le mode d’emploi est assez clair et c’est dans la pratique que tout se joue…
Je conclurais juste par cette idée que toutes nos émotions sont des cadeaux : elles constituent notre GPS interne… pas mal le guidage angélique ! 😉

 

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