Pourquoi mangeons-nous ?

bol salade-radisDans notre « monde civilisé », nous ingérons une quantité certaine de repas répartis au cours de nos journées.

Nous consacrons souvent énormément de temps à la gestion de la nourriture : nous y pensons avant d’aller faire les courses, nous achetons, nous rangeons, nous prévoyons, nous préparons, nous mangeons, nous nettoyons, nous digérons, nous éliminons, et le cycle recommence, généralement alors que le cycle précédent est encore en cours… Notre budget est également concerné, tout comme c’est souvent au centre de nos préoccupations (parler d’alimentation – à n’importe quelle échelle – est une valeur sûre pour « animer » un repas). 

Mais que savons-nous sur ce qui nous pousse à manger, et surtout en quoi est-ce que notre alimentation reflète notre rapport au monde et à nous-même ?

Nous croyons le plus souvent manger pour les raisons suivantes :

 

– Pour nous nourrir

Jusqu’ici il y a une certaine logique. Mais savons-nous dans ce cas ce qui est nécessaire à notre corps ? Connaissons-nous un minimum son fonctionnement et savons-nous répondre à ses réels besoins ?

A une échelle cellulaire, notre corps a besoin de sucres simples (comme ceux que l’on trouve dans les fruits, pas celui que l’on achète dans une boite en poudre, ni celui ajouté à quasiment tous les plats transformés pour leurrer notre cerveau). C’est la nourriture demandée par chacune des cellules qui constitue notre corps. Certains processus et tissus nécessitent également une certaine proportion d’acides gras et d’acides aminés. Et pour faire fonctionner le tout et assurer l’équilibre de l’ensemble nous avons besoin de minéraux. Il existe certaines conditions pour pouvoir assimiler correctement tous ces éléments (par exemple, nous pouvons mâcher un grain de sable aussi longtemps que nous le voulons, il est peu probable que nous en récupérions des minéraux utilisables par notre corps). Nos besoins sont souvent très surestimés, et nous connaissons plus dans notre monde « moderne » des problèmes liés à la suralimentation, à une nourriture non-physiologique, à une méconnaissance des processus interne du corps, et à une assimilation perturbée que de réels problèmes d’alimentation. Dans un contexte différent, savoir que de nombreux cas de malnutrition peuvent être guéris simplement grâce à de la spiruline, que celle-ci peut suffire à combler tous les besoins du corps humain pendant une très longue période (si sa culture, sa récolte et sa transformation sont faites dans certaines conditions)

A une échelle atomique, notre corps est constitué de plus de 99,9 % de vide, et c’est de lumière dont il a besoin. Nous sommes constitué de lumière densifiée, et nous nous nourrissons en fait de l’énergie-lumière que les végétaux ont transformé une première fois en la rendant visible et palpable pour nos sens habituels. Il est ainsi possible de se nourrir directement à cette source (le « prâna », le « chi », la lumière…), ce qui fait généralement suite à un appel intérieur très fort et souvent à un long processus.

Ainsi donc, nous croyons avoir « besoin » de manger, mais quand on commence à se documenter sur ce qui se passe en nous, sur le jeûne, sur l’hygiénisme, sur la physiologie, sur le rôle des organes au sein des différents systèmes de notre corps, sur la différence entre la « fausse faim » et la « vraie faim » (…), on peut facilement en venir à se demander si c’est réellement ce qui nous fait manger en premier lieu…

Ayant expérimenté sur plusieurs années des changements alimentaires marqués avec certaines fois pas mal « d’aller-retour » entre ancien et nouveau mode d’alimentation, puis ayant vécu l’expérience de l’alimentation par l’énergie en direct (phénomène très différent à celui du jeûne), je peux affirmer que tout ce que nous croyons savoir sur l’alimentation n’est que blabla, et que seuls notre corps, notre apprentissage personnel, notre connaissance de notre fonctionnement à tous les niveaux, et notre écoute intérieure sont les guides que nous pouvons suivre en toute confiance, pour un peu que nous ayons appris à décoder les messages qu’ils nous envoient.

 

– Par habitude, par convention sociale

« 3 repas par jour », le « goûter » des enfants, « 5 fruits et légumes », « les produits laitiers sont nos amis », « l’importance du petit-déjeuner », « il faut manger ceci », « les risques de carences »….. Qui décide de tout cela, et dans quel but ? Pour notre bien vous croyez ? Pourquoi une société dont tout le système repose sur la « croissance économique » (et donc la consommation), la gestion de la maladie (et pas de la santé), et sur les études réalisées par les industriels et les lobbys (puisque eux ont les finances et l’intérêt de réaliser des études, selon leurs critères), déciderait de se mettre en péril en plus de se mettre à dos tout le monde pour qu’à long terme la population retrouve la pleine santé, l’autonomie, la joie de vivre, et décide de ne plus nourrir ce système obsolète…?

D’une société à une autre les normes, la culture, les habitudes sont différentes. Ce qui nous paraît dangereux ici (l’idée même de se nourrir exclusivement de végétaux fait encore bondir bien des personnes en France) peut être reconnu comme le choix le plus évident, logique, et adapté ailleurs. Mais nos peurs et croyances ont vite fait de prendre le dessus ! Du moins tant que nous laissons les autres nous dicter ce qui est « bon » pour nous, sans remettre en question l’origine de tout ces dogmes que nous renforçons chaque jour par nos actes et nos paroles.

 

– Par plaisir

Ah vraiment ? Avez-vous déjà remarqué à quel point les « goûts » peuvent évoluer au cours d’une vie ? Et surtout, connaissez-vous l’effet qu’à sur votre corps ce que vous mangez, et ce qui provoque ce que nous avons appris à appeler « plaisir » ? L’industrie agro-alimentaire l’a bien compris, elle, et ce que l’on apprend très rapidement en cuisine c’est les assemblages qui rendent le cerveau « accro », le plus simple étant les mélanges gras-sucre et gras-sel. Des mélanges qui ne se trouvent pas normalement à l’état naturel, pour lesquels le cerveau va associer l’étiquette « nouveauté » et rechercher à s’en procurer toujours plus. Nous apprenons alors à faire transformer notre mental en gendarme intérieur pour fixer des limites, que nous respecterons plus ou moins facilement selon notre parcours de vie et notre « cablâge » d’origine. Ces limites incohérentes créent obligatoirement – consciemment ou non – différentes émotions (frustration, honte, colère, envie…), que nous devrons apprendre à gérer pour qu’elles ne posent pas de problème « en société ». Vous voyez le cercle vicieux ? Des études ont montré que le sucre blanc raffiné agit sur le cerveau exactement de la même façon que certaines drogues dures. Mon expérience le confirme : j’ai eu des symptômes de sevrage bien identifiables à chaque fois que j’ai stoppé complètement la consommation de produits qui en contenaient. Où est le plaisir là-dedans ? Une réaction chimique du cerveau recherchée par des firmes guidées par leur chiffre d’affaire pour donner envie de manger au-delà de notre faim et à la plus grande fréquence possible leur produit…

Le « plaisir » que nous trouvons à manger peut aussi être de différentes sources : attache familiale pour un plat en particulier, partage d’un moment avec d’autres personnes (mais pourquoi de nos jours les repas sont presque devenus la seule chose que nous soyons capables de partager ?), soulagement d’avoir manger ce produit qui nous faisait tant envie… Et le ressenti du « calme » que provoque dans le cerveau une lourde digestion : toute notre énergie y est en priorité consacrée (surtout si nous mangeons des compositions non prévues par notre système digestif et qu’il doit s’y adapter), ce qui explique à la fois la fatigue d’après un « bon repas », comme on dit (on appelle ce processus la rationalisation cognitive : s’auto-convaincre par notre vocabulaire ou de toute autre façon que ce que nous faisons est « bon » pour nous alors que nous sentons intérieurement que ce n’est pas tout à fait le cas), et le côté temporairement anxiolytique de l’alimentation : il est facile de se retrouver le ventre plein et les pensées brumeuses, ralenties, lointaines… Le seul souci est que les émotions sont gérées au niveau de nos intestins, donc à long terme le « remède » risque fort d’empirer la situation, ou en tous cas de ne pas l’améliorer.

Oui, on peut prendre plaisir en mangeant, comme on peut prendre plaisir à des caresses ou à des coups, à un achat impulsif (ou pas) de n’importe quel bien matériel, à un orgasme même s’il n’est pas accompagné d’un amour partagé, à de nombreuses choses dans cette vie.

Il existe de nombreuses formes de plaisir, certaines sont plus « durables » que d’autres… Certaines sont plutôt une forme de soupape d’évacuation permettant d’évacuer autre chose dont nous n’avons pas – encore – conscience, elles sont alors plus ou moins interchangeables entre elles, peuvent varier d’une personne à l’autre ou d’une période à l’autre, ou même se combiner et sont dans tous les cas bien éphémères (le temps ayant même tendance à passer plus vite) ; d’autres sont comme un saut dans l’infini et la beauté de l’univers, hors du temps et de tout référentiel connu.

Le tout est de regarder en face nos réelles motivations et ce qu’il y a derrière. Bien souvent plus les attaches sont fortes et inconscientes, plus nous réagirons à tout ce qui peut remettre en question notre fonctionnement.

 

– Par compensation

Manger est une des habitudes que nous avons trop souvent appris à utiliser pour « nous rassurer », pour compenser, ou pour étouffer nos émotions : qu’il s’agisse de peurs, de doutes, de tristesse, d’angoisse, de colère ou toute autre émotion – pourtant naturelle et nécessaire dans le fonctionnement humain – nous « avalons » pour ne pas laisser remonter ce qui veut sortir et s’exprimer.

Tout le monde ne compensera pas sur la nourriture, certains se défoulerons dans une salle de sport, d’autres déverseront le trop plein de manière déformée vers leur entourage, certains se renfermerons sur eux-mêmes, d’autres parleront sans s’arrêter… Le souci de la compensation, outre le fait que l’on ne libère pas une émotion en la refoulant, c’est qu’en plus en se coupant de ses émotions au moment de « se défouler », on ne fait qu’évacuer le surplus de vapeur qui fait siffler la cocotte-minute mais cela ne soulage pas longtemps puisque la cause du trouble intérieur est toujours là, intacte, hors de vue, non reconnue et non exprimée.

 

– Par recherche d’énergie

La première question que nous devrions nous poser avant d’avaler quoi que ce soit serait « est-ce que j’ai sommeil ? »… (peut-être après la question « est-ce que j’ai soif ? » car bien souvent nous confondons les messages de notre corps)

Comme une voiture qui a une batterie et un réservoir d’essence, nous avons de même une batterie (nos glandes surrénales, véritable réserve physique de notre énergie « vitale ») et un réservoir (notre système digestif, par lequel ce que nous ingérons pourra rejoindre – ou non – notre système sanguin). Notre batterie peut se recharger principalement grâce au sommeil, au soleil, à la relaxation (méditation, massage, moment de détente…), mais au lieu de cela notre société favorise l’usage de stimulant pour la « cravacher », souvent sous la forme d’excitants (sel, café, sucre, musique rythmée, survitamination, stress…). Le souci est qu’au lieu de lui permettre de se recharger, nous la vidons encore plus vite… Si elle en vient à se retrouver « à plat » alors arrive la fatigue chronique. La recharger suffisamment pour retrouver un niveau « non critique » d’énergie peut prendre des mois voire des années ! Faute d’avoir appris et expérimenté cela, nous avons une forte tendance à confondre les 2 systèmes, et remplissons malheureusement le réservoir alors que c’est la batterie qui tire la sonnette d’alarme pour que nous allions dormir (ou prendre des vacances selon les cas)…

Dans bien des cas un test simple permet de lever le doute : si aucun des fruits que nous aimons habituellement ne nous attire, mais que nous vient une envie de pizza, de pâtes, de gâteaux, de n’importe quoi de particulièrement salé, épicé ou sucré, il y a de fortes chances pour que ce ne soit pas vraiment notre corps physique qui réclame de la nourriture mais une « mauvaise interprétation », un décodage plus ou moins erroné de notre cerveau.

 

– Pour combler un vide

Pour prendre la mesure de ce que nous pouvons chercher inconsciemment à combler avec l’alimentation, commençons par réfléchir à ce que nous répondons aux questions « qui suis-je ? », « quelle est ma place sur cette planète ? », « quel est le sens de la vie ? »…

A l’origine il y avait le Tout, l’Un, l’Incréé, la Source, l’Energie primordiale… Nous sommes tous issus de cette énergie, et nous sommes tous de l’énergie, le vide lui-même est énergie. Nous avons l’impression d’être séparés, divisés, et au fond de nous nous savons – même si c’est relégué au fin fond de notre inconscient –, nous sentons que cela n’est pas « normal », que nous ne devrions pas ressentir ce vide, cette séparation.

Certains retrouvent cette sensation indescriptible de « reconnexion » lors de certaines activités qui peuvent être très diverses (méditation, sport, activités manuelles, rêves, contact avec la nature, orgasme…) et qui provoquent des états apparentés aux « états de conscience modifiée ». Même si les personnes n’ont pas toujours conscience de ce qui se passe en elles, elles se sentent naturellement bien, apaisées, détendues, heureuses, « ailleurs », tout est simple et fluide dans leurs pensées comme dans leurs ressentis pendant cette durée, et bien souvent – sauf habitude associée – l’envie de manger est très éloignée de ces moments-là…

Le retour « à la vie réelle » peut en revanche provoquer de forts appels vers la nourriture, faute de comprendre et de pouvoir gérer le décalage par rapport à ce petit nuage sur lequel on se trouvait.

 

En conclusion…

Il me semble évident qu’il n’existe pas « Une » façon de s’alimenter, tout comme sur notre Terre il n’existe pas « un seul » climat, « une seule » saison, « un seul » aliment, « une seule » constitution. Il me paraît tout aussi évident qu’il existe un « cadre » physiologique permettant de se nourrir de façon adaptée à la façon dont notre corps est conçu, et ainsi expérimenter ce qui nous convient le mieux pour explorer cette vie à partir de nos ressentis, nos envies, nos appels, nos besoins du moment.

La question « pourquoi mangeons-nous » devient ainsi « de quoi choisissons-nous de nous nourrir ? »… De nos émotions fluctuantes ou de l’amour que nous portons en nous ? De peur ou de liberté ? De « produits » ou d’aliments ? De frustration ou de la joie de créer ?…

Et vous ?

De quoi vous nourrissez-vous aujourd’hui, dans quelles conditions, avec quel vécu ?

Qui nourrissez-vous en vous ? Quelle partie de vous est aux commandes quand il s’agit de s’alimenter ?

Et à présent… après avoir pris une grande inspiration… Dites-moi… de quoi souhaitez-vous vous nourrir pour la suite de votre voyage ?

 

9 Replies to “Pourquoi mangeons-nous ?

  1. Merci pour ce très bon article ! Personnellement, plus je m’informe sur ce qui est bon pour mon corps et mon esprit, et plus je me sens mal après un « bon repas » (ce qui a lieu très souvent en ce moment avec les repas de famille en été), d’autant plus que j’ai beaucoup de mal à résister à remplir mon ventre avec tous les aliments qu’on me propose ! J’espère arriver à me prendre en main mais c’est difficile de changer ses habitudes quand l’environnement reste le même !

  2. Merci pour ce beau partage, j’ai changé il y a 3 mois d’alimentation, pour une alimentation vivante: vert et fruits 100% c’est très intéressant à vivre, nous sous-estimons notre corps et c’est dommage, tout comme la perte de poids est totalement différente d’un régime yoyo, je me suis inspirée de Jericho Sunfire donc oui nous avons un potentiel très très élevé 😉 merci

  3. Très révélateur d’une intuition que je porte depuis longtemps. Je l’ai expérimenté moi-même le fait de ne pas manger trop. Je fais aussi continuellement l’exercice de marcher seul le matin en forêt dans la verdure, dans le calme et la paix et j’en ressort toujours pleine d’une énergie nouvelle. Comme ma batterie rechargée.
    Et plus encore, je remarque que j’ai de moins en moins le besoin de manger. Cette article m’a été donnée ce matin pour me certifier que je suis sur la bonne route, d’écouter profondément les besoin essentiels de mon corps. J’en suis rassurée que la planète entière est en train de vivre un grand réveil.
    Merci, vous lire a été une méditation et une confirmation de ce que je vis présentement.

  4. Je sens que la planète entière est en train de se réveiller à un nouveau plan de conscience.
    J’ai aimé cette article et cette réalité est déjà dans mon for intérieur.
    Merci.

  5. Très bien écrit. Merci. Juste la question de se nourrir de lumière, sujet que j’ai lu et vu un peu partout sur le Web, mais un je n’arrive pas à saisir. Peut être connais tu ou as tu fais l’expérience et pourrais tu nous en parler ?

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