Il est nécessaire de déployer ses ailes pour pouvoir voler

10357653_10204510679706613_3098243988322108190_oDe plus en plus de personnes s’intéressent à l’alimentation vivante, les énergies, les « thérapies alternatives », l’autonomie… Parmi ces personnes, certaines se retrouvent sur une autoroute et avancent à grande vitesse, mais beaucoup tâtonnent, expérimentent, se heurtent, découvrent de grandes joies comme ce que l’on peut voir comme de grands obstacles sur le chemin de la régénération.

Pourquoi parler de régénération ? Parce que lorsque l’on se lance sur ce chemin, on découvre souvent les capacités du corps jusque là inconnues (et pourtant cela paraît « normal » que la peau cicatrise toute seule quand on se coupe, mais au-delà on y croit rarement). On découvre à quel point on ne sait pas ce qu’est réellement « la santé », entre tout ce qu’on avale, boit et respire comme produits chimiques, entre toutes les perturbations énergétiques qui nous entourent, et tous les blocages émotionnelles qui font partie de nous…

Comme pour beaucoup cela a été pour moi une évidence, une révélation, quelque chose qui a éveillé une connaissance, une certitude profondément enfouie en moi quand j’ai découvert ces nouveaux « possibles » de vie : une vie en pleine santé, en accord avec la nature, en harmonie avec le monde qui m’entoure, et des moyens pour me rapprocher de cette vision, qu’elle ne soit plus un rêve, une utopie, un fantasme, mais quelque chose de palpable, démontrable, tangible, et que de plus en plus de personnes expérimentent de façon ciblée ou globale.

Qu’il s’agisse de changer d’alimentation pour quelque chose de plus physiologique, de prendre part au mouvement des Incroyables Comestibles, de partir à la découverte de soi par la méditation ou autre, il s’agit bien là du même chemin sous des formes différentes. Dans tous les cas il s’agit d’aller vers ce que l’on sent juste, ce que l’on sait possible, ce en quoi l’on croit, au fond de nous. Un élan qui pousse à changer le monde, et une conscience qui murmure que cela commence par faire le ménage en soi.

Que dire sur ce chemin ? J’ai envie de partager pour tous ceux qui s’interrogent, qui commencent leur réorientation de vie, qui hésitent, qui ont des difficultés… Je vois un nombre considérable de messages passer en ce sens sur les pages sociales consacrés à ces différents sujets, autant que de témoignages dans lesquels tout semble se passer à merveille sans aucun à coup. Tout est possible en fonction de notre vécu, de la façon dont nous abordons le sujet, des blocages conscients ou non qui se retrouvent en surface.

Car tout changement, toute remise en question implique une remontée en surface des fonds de tiroirs oubliés, des dessous de tapis poussiéreux, des petites contrariétés non digérées comme des gros traumatismes que l’on croyait avoir dépassés… La planète évolue dans son ensemble, et nous sommes obligés de suivre, la fréquence de la Terre augmente et la notre aussi, mettant en lumière toute l’ombre que nous avons refoulée.

Alors oui, cela peut devenir chaotique. J’ai beau témoigner de toute la joie et l’amour qui m’inondent régulièrement, je ne souhaite pas cacher les moments de doute, de vacillement, de chute même. Même si rien n’est une « chute » en soi, mais il est facile de le percevoir comme tel dès que nous avons l’impression de faire un « retour en arrière ». Cela peut être une montée de colère « incontrôlable », un craquage alimentaire vers quelque chose que nous aurions regardé avec dégoût quelques jours avant tant notre corps prévient de la possibilité d’encrassage, une émotion qui surgit d’on ne sait où – qui nous appartient ou non – et que notre état émotionnel ne nous permet pas de transcender sans un certain processus conscience de guérison…

Cela fait 2 ans et demi à présent que j’ai réellement mis le doigt dans l’engrenage. Le terrain avait été préparé longtemps avant, mais les graines ont été semées réellement en 2012, avec ma découverte du crudivorisme et des jus de légumes et de fruits frais… J’ai aussi goûté cet été-là à de l’eau filtrée et dynamisée, au fait de prendre du temps seule à suivre ma petite voix, à participer à un collectif empli d’amour (et les hugs furent plus que nombreux!) et me sentir utile et reconnue, au Sungazing (observation solaire dans certaines conditions), au respect des heures solaires et tant d’autres choses…

Si j’étais restée dans cet environnement nul doute que ma vie aurait continué sur un nuage, mais je me rends compte que je n’aurais probablement pas beaucoup évolué par la suite. A la place j’ai été amenée à confronter mon « ancienne » vie à cet appel de tout mon être, à plonger au plus profond de moi-même pour y affronter toutes mes parts d’ombre, à accepter de remettre mon ego à sa place encore et encore, à faire le point en moi afin de pouvoir exprimer qui je suis autour de moi.

Et ce « qui je suis » que je découvrais n’était pas forcément conforme à l’image que j’avais créée et entretenue auparavant ! Cela a occasionné beaucoup de discussions, de peurs de mon entourage, d’interrogations, et parfois même des prises de distance – plus ou moins temporaires – pour essayer d’y voir clair.

Les allers-retours côté alimentation ont été les marqueurs les plus flagrants de ces aléas émotionnels : dès que l’environnement s’y prête, mon appétit se régule tout seul, l’envie de fruits frais ressurgit, je prends plaisir à boire des jus et à en faire, j’ai envie de sortir et de m’activer, de participer à ma façon pour construire le monde tel que je le rêve… En revanche dès que je suis confrontée à mes anciens schémas, à des énergies déstabilisantes, à l’expression de peur (consciente ou non) de mon entourage, au stress latent d’une grande ville ou même suite à un changement de lune ou une explosion solaire, tout peut basculer en quelques minutes !

La bonne nouvelle c’est qu’en 2 ans et demi j’ai eu le temps de voir les évolutions sur du plus long terme que les aléas répétitifs apparents : oui il y a encore des basculements, oui il y a encore des « crises » émotionnelles, des moments où des souvenirs (de cette vie ou d’autres, et pas toujours des images sympathiques !!) remontent pour être nettoyés et transformés, oui c’est parfois dur à vivre. Mais tout cela n’a lieu que parce qu’il faut dépasser tout cela, parce que je m’y suis accrochée pendant des années (voire des siècles), parce que j’ai peur de changer et de m’abandonner entièrement à la lumière ! Il m’est déjà difficile de partager certaines de mes joies avec les personnes qui m’ont connue « avant » car les blocages apparaissent bien vite et qu’il est parfois fatiguant de les désamorcer quand on n’a pas le réflexe de les accepter…

Mais pour rien au monde je ne reviendrais en arrière ! Car je ne suis pas responsable des peurs des autres, ni de leurs suppositions. Je ne peux plus prendre sur moi la responsabilité de « leur souffrance » même si celle-ci semble découler de mes choix de vie. Si mes choix me rendent joyeuse et heureuse, si je suis en accord profond avec ce que je fais et ce que je dis, si je ne me mens pas à moi-même et que je ne mens pas aux autres (« Que ta parole soit impeccable » dixit Les Quatre Accord Toltèques), en quoi suis-je responsable d’autre chose que de moi-même ?

Nous sommes interdépendants les uns des autres, nous sommes tous liés, mais nous avons galvaudé cette base pour en faire une société de la culpabilité, de la faute, du report de responsabilité sur autrui. Or quand il s’agit de se sentir bien, en vie, en harmonie, d’aller vers « la plus haute version de nous-même », nous sommes incontestablement les seuls responsables. Notre entourage peut nous y aider ou nous freiner, mais c’est nous qui avons la main sur qui nous fréquentons et qui nous écoutons.

Est-ce une démarche égoïste ? Qu’est-ce qui est préférable pour le monde de demain ? De continuer à être des individus se reposant les uns sur les autres et entretenant ce cercle vicieux du passé qui rend malheureux ? Ou de découvrir et d’expérimenter nos pouvoirs de créateurs afin de transformer nos vies en quelque chose de lumineux et d’heureux, qui rayonnera sur toutes les personnes que nous rencontrerons ensuite, leur donnant de l’énergie pour continuer sur leur propre chemin de transformation… ?

Les choix ne sont pas toujours simples, et il n’y a pas de bon ni de mauvais choix. Dans tous les cas il y a des conséquences. Le tout est d’en prendre conscience afin de faire toujours de son mieux sans se mentir à soi-même, pour notre plus grand bien et ainsi le plus grand bien de l’humanité.

Dans l’amour de qui vous êtes, parce qu’enfin j’aime qui je suis.

3 Replies to “Il est nécessaire de déployer ses ailes pour pouvoir voler

  1. Oh que ceci résonne profondément.. Merci de l’avoir écrit… tu me ramènes à l’essence-ciel : nous sommes ici pour apprendre à nous aimer, de façon inconditionnelle et ça passe par l’observation de l’ombre qui nous habite, par le concret de chaque jour. Lorsqu’enfin nous acceptons de vivre dans ce « concret », que nous mettons nos convictions en application dans ce concret (changement d’alimentation, choix de « consommation » responsable) alors le coeur s’agrandit et rayonne…
    Bisous à vous trois

  2. Bonjour, 🙂
    Le titre de l’article m’a interpellé du coup j’ai cliqué. Merci pour le témoignage, cette transparence, cette franchise… ça m’a beaucoup parlé ton histoire 😉 ces maintes tentatives à déployer mes ailes, cette impression à des moments d’avoir carrément décoller et pour finalement d’un jour à l’autre me retrouver dans la chrysalide… ces incessants allers retours d’un état à l’autre, et ce constat qu’à chaque prise de conscience les ailes se déploient un peu plus, ces moments où on peut goûter à cet état d’être avant de replonger dans les ténèbres, mais jamais aussi profondément…
    Egoïste? Chacun son rôle… y’a les éclaireurs et y’a les autres…
    🙂

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