Journal d’une conception, suite

1545015_10203468893377815_2139429513866186849_n28 octobre 2014

Bientôt 5 mois que tu es dans mon ventre… 5 mois intenses, 5 mois de découvertes, 5 mois d’apprentissage. Apprendre à écouter, à sentir, à entendre. Apprendre à faire avec les émotions qui remontent (comme me l’a dit m’a sœur « les 3 premiers mois de grossesse c’est psychothérapie gratuite ! »), et à les transformer. A part les montagnes russes émotionnelles visiblement si connues des femmes enceintes, je n’ai connu il me semble aucun « symptôme » apparent.

De ce que j’en ai vécu et compris, j’en suis venue à la conclusion que la grossesse provoque un énorme nettoyage dans le corps et l’esprit, d’où les « nausées », l’augmentation de l’odorat etc. Sauf que depuis 2 ans et demi des nettoyages j’en ai connus avec la transition vers le cru et mes changements de mode de vie ! Du coup mon odorat s’était déjà considérablement développé, les passages de détox ressemblent à mon avis fort à ce que peut vivre « classiquement » une femme en début de grossesse, l’œdème (jambes qui gonflent) semble plus dépendant du sel ingéré que d’autre chose (grossesse ou non), et le reste traduit surtout l’état des différents organes et circuits énergétiques du corps…

Je peux surtout ajouter qu’après 3 mois d’alimentation relativement chaotique, mon corps a naturellement réclamé un retour au cru, aux jus (bien verts !) et au vivant… Le résultat ne s’est pas fait attendre ! 3 jours d’élimination intense accompagné de pas mal de repos, et mon corps avait dégonflé au niveau des jambes, du visage ou des bras. Et à partir de là de jour en jour mon ventre s’est mis à grossir très visiblement, ta présence s’est manifestée tout aussi clairement, et mes émotions se sont simplifiées.

Cela fait 2 semaines maintenant, 2 semaines de joie indescriptible, de ressentis amplifiés, et d’un contact avec toi incomparable. Tu as tout l’air d’apprécier beaucoup les jus frais de fruits et de légumes.

Après cette première fois où tu nous as donné la chance de te sentir physiquement, cela s’est reproduit encore et encore pendant 3 jours, je te sentais de plus en plus bouger « à l’intérieur » tandis que dès le 2eme jour Laurent a pu sentir (et moi avec, ma main était posée sur la sienne sur mon ventre) un bon coup bien net venant de toi. Ensuite tu as été plus calme, mais matin et soir avant de me lever ou en m’allongeant, je te sentais particulièrement actif… Même si dans la journée des petits coups me rappelaient tout d’un coup ta présence au milieu d’une discussion, d’un chant, d’une méditation ou d’une promenade. Tout en moi converge dans ce cas vers toi et mon sourire en dit long à ceux qui m’entourent…

Et puis depuis quelques jours, une nouvelle étape a encore été franchie. Comment décrire cette sensation, cette union, cette joie ? C’est arrivé en premier avec Laurent, qui a dit un matin en posant la main sur mon ventre « il est blottit de ce côté-là ». Et c’est bien par là que je te sentais… Quand il a mis sa main de l’autre côté, intérieurement je t’ai senti légèrement bouger pour aller rejoindre sa main, et lui t’a senti arriver et te blottir de nouveau. C’était très subtil, très doux, tellement que je pouvais encore me demander si j’avais bien ressenti ou si j’imaginais. Je connaissais cette possibilité, on m’avait parlé depuis longtemps de l’haptonomie, mais le vivre… ! C’est autre chose ! Et paradoxalement, peut-être en raison du lien qui nous unit avec Laurent, c’est avec un ami – un témoin, comme un frère pour Laurent, disons ton « parrain » – que ce ressentit a été le plus fort. Car là je ne m’y attendais pas : j’étais assise et nous discutions, et il a doucement posé la main sur mon ventre, un peu sur le côté. Là, je t’ai vraiment sentit bouger, te déplacer dans mon ventre, et je t’ai vu te blottir. Sans que j’ai dit un mot il m’a regardé les yeux humides en me disant qu’il te sentait, qu’il t’avait senti arriver dans sa main, exactement comme moi mais « de l’extérieur »… Les mots sont si restrictifs pour décrire de tels moments………

Depuis, tu bouges, tu grandis, tu développes peu à peu tes muscles et prépares ton corps à notre rencontre, comme le mien se prépare.

La magie de ce qui se déroule chaque jour, chaque instant en moi me dépasse largement. Quand je regarde mon ventre, je suis émue mais surtout si admirative de la perfection de ce monde : la vie qui se développe ainsi, tu es en moi mais ce n’est pas à partir de moi que tu te construit au final, je ne suis que ton lieu d’accueil, le reste dépend si peu de moi ! Comme la terre autour de la graine d’où grandit l’arbre.

Je t’aime, et te remercie infiniment de nous permettre de vivre tout cela. Et de le partager 🙂

 

3 Replies to “Journal d’une conception, suite

  1. Quelle émotion ! Merci pour ce partage, qui me renvoie complètement aux ressentis et aux partages de ma première grossesse : quelle chance nous avons, nous, les femmes, de pouvoir porter la Vie et de la ressentir à l’intérieur de nous, de sentir l’amour grandir à l’intérieur, encore, et encore…

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